Wokisme et multiculturalisme
Aux gens de (la vraie) gauche et aux athées d’attaquer !
Jean Thibaudeau
2021-04-05
Toujours dans l’attente du jugement de 1re instance au sujet de la Loi 21 (plus d’un mois après le délai minimal annoncé par le juge), deux documents me ramènent à une préoccupation de plus en plus centrale par rapport à la grande bataille idéologique contre le multiculturalisme et le wokisme.
Le premier a été une vidéo dans laquelle Philippe Marlière, professeur au London University College (sans doute français d’origine) donne un cours de 36 minutes sur la supériorité politique et morale du multiculturalisme par rapport au républicanisme français.
Le deuxième a été un article du Figaro sur le processus de désignation du successeur d’Olivier Duhamel à la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), à Paris, et la très possible nomination de la sociologue Nonna Mayer. Pour résumer la signification que cette nomination aurait, deux citations de professeurs de SciencesPo:
« Nommer une personne qui a contribué à mettre le concept d’islamophobie au cœur du débat public serait un symbole médiatique et politique très inquiétant dans le contexte actuel de l’école, qui est depuis quelques mois traversée par une montée des thèses racialistes et décolonialistes. »
« Cela rajouterait une couche aux polémiques dont l’institution a été victime ces dernières semaines. »
Sciences Po : qui est Nonna Mayer, la favorite à la succession d’Olivier Duhamel ? — Le Figaro Etudiant
Dans le cas de Marlière, j’ai été particulièrement frappé jusqu’à quel point IL N’ÉVOQUE PRESQUE PAS la question religieuse dans sa présentation sur le multiculturalisme (à peine quelques allusions à la fin).
Du côté de Nonna Mayer, celle-ci déclarait, en 2019 dans une interview accordée à Libération : « Ceux qui ont une aversion à l’égard d’un certain nombre de pratiques de l’islam, contrairement à ce qu’ils disent, ce n’est pas au nom de la défense des femmes, des gays, de la laïcité, c’est exactement l’inverse: plus on est hostile à l’islam, plus on est hostile aux femmes, aux gays, etc. »
On le sait, la stratégie commune des multiculturalistes et des woke consiste à identifier le plus possible leurs adversaires idéologiques comme se restreignant exclusivement :
- à la droite nationaliste, au Québec (gouvernement Legault, Mathieu Bock-Côté, les chroniqueurs de Québécor et les animateurs de Radio-X à Québec, par ex.) ;
- à la droite et (surtout) à l’extrême-droite politique, en France (le RN en particulier).
CETTE STRATÉGIE, QUI EST TOUT SAUF INNOCENTE, CONSISTE, d’une part, À ÉVACUER LE PLUS POSSIBLE TOUTE CRITIQUE DE LEUR IDÉOLOGIE PORTANT SUR CERTAINS ASPECTS DIFFICILES À VENDRE DU PHÉNOMÈNE RELIGIEUX, et, d’autre part, À INVISIBILISER AUTANT QUE FAIRE SE PEUT CEUX DE LEURS ADVERSAIRES QUI SE RÉCLAMENT DE LA GAUCHE.
De cette façon, les concepts de LAÏCITÉ, de RÉPUBLICANISME et d’UNIVERSALISME sont présentés par eux comme des valeurs essentiellement prônées par la droite, voire l’extrême-droite.
Ce n’est certes pas parce qu’ils ignorent l’existence de nombreuses personnalités, ici et en France, qui dénoncent vigoureusement leur argumentation et qu’il est peu crédible de classer à droite.
Mine de rien, la vidéo de Marlière vise précisément à contrecarrer cette frange spécifique de leurs contradicteurs (cela est exprimé dès la première minute). Marlière réserve d’ailleurs des propos assez cinglants envers eux. Il leur réserve ses flèches les plus acérées en faisant valoir :
« qu’il est IMPENSABLE, en G.-B., de se dire de gauche et d’être contre le multiculturalisme » ;
« que ceux qui se présentent ainsi en France (et sans doute au Québec aussi, à ses yeux) perdent la tête, sont à côté de leurs pompes et ne réfléchissent pas (et c’est là, dit-il, l’explication la plus bienveillante qu’il peut trouver à leur existence) ».
Les ATHÉES, en général, leur posent également problème, étant donné que, dans l’imaginaire collectif, les tenants de l’extrême-droite sont plutôt généralement associés à une forme d’intégrisme catholique. Donc, il est préférable, à leurs yeux, d’essayer tout simplement de les ignorer…
Néanmoins, la citation de Nonna Mayer que j’ai évoquée plus haut s’attaque frontalement aux athées. Il en ressort que toute critique contre l’islam n’est que faux prétexte pour détourner l’attention de l’intentionnalité raciste, sexiste et homophobe de ceux qui l’émettent !
Que conclure de tout ceci ?
À mon avis, les multiculturalistes et les woke ADORENT se faire critiquer par des gens qu’ils peuvent étiqueter de droite. Cela leur permet de dévaluer la pensée de leurs adversaires (ce que Mathieu Bock-Côté appelle « l’extrême-droitisation du désaccord »), et ils ne s’en privent certes pas !
Par contre, la présence médiatique de contradicteurs de gauche et/ou athées les préoccupent bien davantage et, étant donné que ceux-ci se manifestent de plus en plus ouvertement comme tels dans les médias, cela les place sur la défensive et les portent à contre-attaquer.
Est-il nécessaire que j’élabore sur la stratégie souhaitable qui me semble se dégager de cette analyse des faits ?
Si la vraie gauche ne s’attaque pas à ça maintenant, les théismes deviendront les cadets de nos soucis. Parce que le Wokisme lui, est une secte particulière très dangereuse. Avec tous les stades étudiés sur les sectes en tous genres. Il faut beaucoup écouter Michel Onfray, en ce moment, https://www.youtube.com/watch?v=mGu-7pgo2kU
Pour être franc, les théismes sont, en pratique, déjà passés au rang de mes soucis secondaires depuis un bout de temps.
J’appuie fortement votre référence à Michel Onfray qui, sur le plan de l’analyse politique, me semble être l’un des plus clairvoyants de cette vraie gauche, présentement.
Les »wokes » sont le bras armé des mondialistes. La résistance au mondialisme et/ou multiculturalisme est la fièreté d’une très grande frange de la population pour leur nation, leur langue, leur histoire, leur culture. On détruit la fièreté d’une personne en lui répétant sans cesse qu’elle ne devrait pas exister, qu’elle devrait se taire, qu’elle est une honte pour les siens. C’est ce qu’ont fait les religions et les gouvernements avec les homosexuels pendant des années et encore de nos jours.
L’idéologie »woke » utilise le même procédé que les religions pour répandre la honte et détruire la fièreté des gens pour leur existence nationale et même raciale en ce qui concerne les blancs.
En ce qui concerne la gauche et la prétendue droite, on sait que les multiculturalistes, les »wokes et leur »cancel culture » sont tous de gauche car ils nous le disent: JE SUIS DE GAUCHE ! Ainsi pour nommer les gens que la gauche déteste, elle leur répète qu’ils sont de droite.
D’où l’existence mentale de la droite qui est en fait un quolibet inventé pour nommer leurs adversaires.
Ainsi, pour affirmer que nous sommes fières de notre histoire, de notre langue et de notre culture il faut être fière de dire: JE NE SUIS PAS DE GAUCHE !
Réal et STM,
Il faut être rusé avec ceux et celles qui se proclament aujourd’hui de gauche: décoloniaux, wokes, militants aux ornières de tout acabit et tutti quanti. Et surtout, même s’il y a de quoi perdre les pédales devant tant de bêtises, rester calme autant que possible. Les déstabiliser, les déjouer intellectuellement. Mais gare! Une fois déculottés, ils peuvent devenir violents. Comme quiconque. C’est là que l’on voit le chat sortir du sac: le despote qui fait semblant de dormir surgit.
@ Réal Boivin
Je partage largement cette analyse, et je suis très conscient que les woke (avec leur »cancel culture ») et plusieurs multiculturalistes prétendent être de gauche et sont souvent identifiés comme tels dans les médias. Mais je ne peux absolument pas me rallier à cette dernière phrase.
1) émotivement, parce que je me suis toujours identifié à la gauche et que ce n’est pas demain la veille que je renoncerai à le faire;
2) parce que je réfute absolument le droit aux woke en question d’usurper et de salir ainsi illégitimement cette étiquette;
3) parce qu’au-delà de l’étiquette, il a toujours existé des valeurs fondamentales qui ont été historiquement associées à celle-ci, et que, malgré la confusion engendrée par les woke autour d’elle (comme de bien d’autres termes, d’ailleurs), il deviendrait très difficile de promouvoir ces valeurs sous un autre chapeau;
[ Similairement, serait-il raisonnable et réaliste de demander aux féministes traditionnelles de renoncer à cette étiquette de »féminisme » parce que les intersectionnelles l’ont envahie à leur dépens? Ici, au Québec, elles ont pris les devants et ont répliqué au coup d’État perpétré à la FFQ en créant parallèlement le groupe PDFQ qui ne renonce nullement à sa vocation féministe. ]
[ Et, en passant, les quelques-uns qui sont restés fidèles aux thèses marxistes d’origine digèrent très mal, eux aussi, de se faire spolier illégitimement de l’héritage de Marx par les même woke… ]
4) parce que mon but ultime, présentement, consiste justement à faire émerger une structure politique qui permettra aux gens de gauche traditionnelle comme moi (et il en reste plusieurs!) de ré-occuper une place majeure dans le débat publique autrement que sur une base individuelle; et je ne cesse de rappeler que, pour atteindre ce but, il est indispensable de décrédibiliser le plus possible aux yeux de la population (mais surtout, là où cela compte le plus, comme dans les médias) ces idéologies woke et ceux de la bien-pensance qui se pensent »cool » ou »in » de les appuyer.
En gros, donc, NON, je ne renoncerai pas à me présenter de gauche. Mais comme il s’agit d’une question assez complexe, il est très probable que je revienne bientôt avec un autre blogue ou un autre affichage sur cette question.
M. Thibaudeau,
Le terme gauche n’est pas une marque déposée ni un pouvoir et il n’appartient à personne. On ne peut donc pas l’usurper à quelqu’un ni à un groupe.
La droite et la gauche sont des conceptions de l’esprit, des constructions mentales, des idéologies qui ont changé au fil du temps. Ils ont représenté pendant un temps le pouvoir versus le peuple, le monarchiste versus le républicain, l’économie versus le social. Votre longue description de votre conception de la gauche en dit long. D’ailleurs les gauchistes ont tous leur gauche qui n’est pas celle de l’autre. On les entend dire: ce n’est pas ma gauche, je ne suis pas de cette gauche là etc.
En fait, la gauche est une construction cognitive au même niveau que la croyance religieuse. C’est ma religion qui est la meilleure et ceux et celles qui n’y adhèrent pas sont des brebis égarées pour ne pas dire galeuses.
Un chose est certaine, c’est que tous les groupes qui ne vivent pas dans le réel mais dans des concepts inventés par des professeurs(es) mentalement instables des départements de sociologies des universités se disent toutes et tous de gauche.
Ces derniers temps on a vu une prostituées diplômées de l’UQÀM se faire photographier les seins à l’air avec son diplôme de l’UQÀM. Maintenant, être une femme de gauche c’est être vulgaire. La belle affaire.
(Désolé, mais le logiciel de la page a supprimé tous les paragraphes par lesquels j’aérais mon texte qui précède. La prochaine fois, je verrai à contourner ce diabolique logiciel…)
Voici un excellent texte paru dans https://frontpopulaire.fr/p/home et qui décrit le processus qui a conduit au » wokisme » .
Le gauchiste Jean Paul Sartre a construit cette culture de la honte du blanc et la victimisation de l’immigré. Mai 68 a achevé cette théorie de destruction de l’occident.
https://frontpopulaire.fr/o/Content/co480120/vincent-coussediere-l-ideologie-de-l-integration-fait-l-erreur-de-separer-l