Il faut séparer le « wokisme » de l’État

Cette déclaration a été adoptée par l’Assemblée générale annuelle de Libres penseurs athées le 26 octobre 2024.

Date de publication : 2024-10-28

En 2022, nous, Libres penseurs athées, avons adopté notre Manifeste pour l’universalisme dans lequel nous affirmons notre attachement à l’universalisme des Lumières européennes et notre opposition aux idéologies qui se prétendent progressistes mais qui se sont écartées des Lumières. Ces idéologies sont souvent appelées collectivement le « wokisme » mais nous préférons les termes plus précis de « post-gauche » ou « pseudo-gauche anti-Lumières » car il s’agit d’une mouvance qui rejette les valeurs mêmes qui ont donné naissance à la gauche politique.

Nous constatons que ces idéologies se sont propagées un peu partout dans nos sociétés : dans les universités, dans les médias grands et petits, dans les institutions de l’État, au sein de plusieurs associations citoyennes, voire dans les sciences. Cette situation est désastreuse et il faut faire face à cette tendance.

Selon certains auteurs, le « wokisme » constitue littéralement une religion, car ses doctrines sont non seulement dogmatiques, autoritaires, manichéennes et irrationnelles, elles comportent aussi une forte dose de pensée magique. D’autres préfèrent qualifier cette mouvance de quasi-religieuse ou de parareligieuse. Quoiqu’il en soit, il faut la comprendre et agir contre elle.

Les idéologies de cette post-gauche englobent deux axes principaux :

  1. Le néoracisme qui se prétend antiraciste mais qui attise le racisme en exagérant grossièrement l’importance de l’identité raciale.
  2. La théorie du genre ou la pseudoscience butlérienne qui nie la réalité et la binarité du sexe biologique.

Dans chacun de ces deux thèmes, la pensée magique est flagrante.

Selon les néoracistes, les « Blancs », c’est-à-dire les gens de souche européenne, sont essentiellement et inévitablement racistes tandis que les autres ne sont jamais racistes. Cette doctrine est très semblable à celle du péché originel et celle du puritanisme dans le christianisme. Les néoracistes affirment que la « race » n’existe pas, mais continuent quand même à diviser l’espèce humaine en « Noirs », en « Blancs » et en d’autres couleurs de peau, comme le faisaient les racistes du XIXe siècle. Ils dénoncent le suprémacisme blanc, mais leur idéologie est parfaitement conçue pour encourager un contrecoup raciste en ranimant ce suprémacisme.

Selon les adeptes de la théorie du genre (p.ex. la philosophe Judith Butler), le sexe biologique est fluide ou une construction sociale, voire une fiction. Par conséquent, un individu peut, selon cette doctrine, changer de sexe par une simple déclaration. Ce mythe a des effets néfastes pour les droits des femmes, ainsi que pour les droits des lesbiennes et des hommes homosexuels. Même les personnes trans, que les adeptes de cette pseudoscience prétendent défendre, sont affectées négativement, car quel est l’intérêt de changer d’homme à femme ou de femme à homme si ces deux catégories n’ont pas de définitions claires ou qu’elles n’existent même pas ? De plus, il est malhonnête de faire croire aux personnes atteintes de dysphorie de genre qu’elles peuvent littéralement changer de sexe, car nous savons pertinemment que cette réassignation ne peut être que cosmétique.

Ces idéologies sont donc truffées de croyances pseudoscientifiques ou antiscientifiques, à l’instar des croyances religieuses, qui doivent être exclues de la science et des institutions de l’État. Comme il est important de séparer les religions de l’État, il est aussi nécessaire de séparer les idéologies post-gauchistes de l’État. Et comme d’habitude, cette approche laïque n’implique pas l’exclusion d’individus sur la base de leurs croyances. Au contraire, cela implique l’exclusion de certains comportements inacceptables. En voici quelques exemples :

  • Toute discrimination basée sur l’identité « raciale » ou sur d’autres critères comme le sexe, l’orientation sexuelle, etc., doit être interdite. Au fait, cette interdiction existe déjà dans beaucoup de juridictions mais elle n’est pas pleinement respectée à cause de certains programmes d’embauche préférentielle qui ont été imposés récemment.
  • Les séances de type ÉDI (équité, diversité, inclusivité) doivent être supprimées dans la fonction publique et dans les écoles. Ces séances font de la propagande néoraciste et peuvent attiser le racisme. Elles ne doivent jamais être obligatoires.
  • La théorie du genre, c’est-à-dire l’idée de la fluidité du sexe biologique, ne doit pas faire partie du curriculum dans les écoles, surtout pour les élèves les plus jeunes. Enseigner une telle foutaise aux enfants constitue de l’endoctrinement, et même de la maltraitance.
  • La possibilité de définir son propre sexe par une simple déclaration doit être supprimée.
  • Les réassignations de sexe doivent normalement être réservées aux adultes, c’est-à-dire aux personnes suffisamment matures pour donner un consentement éclairé à une procédure médicale facultative mais très sérieuse, et les patients doivent être informés de la nature cosmétique de cette réassignation.

En conclusion, pour la laïcité, il faut une séparation entre le « wokisme » et l’État, tout comme il faut une séparation entre la religion et l’État.


2 commentaires sur “Il faut séparer le « wokisme » de l’État
  1. Angelique Sebban dit :

    Je suis en d’accord avec cette analyse.
    Le wokisme est une idéologie dangereuse, et doit être dénoncée en tant que telle.

  2. Ginette Bisaillon dit :

    Les personnes qui désirent recevoir une soi-disant réassignation de sexe doivent aussi être informées quand aux conséquences en ce qui a trait aux médicaments qui sont pour la vie et qui ont des effets secondaires.

    Aussi, une aidepsychologique devrait être accessible et gratuite.

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