Par Libres penseurs athées
Position adoptée le 2021-03-20.
Nous, Libres penseurs athées, appuyons résolument la campagne End Blasphemy Laws dont le but est l’abrogation de toute loi, dans tous les pays du monde, qui criminalise le « blasphème », l’« insulte à la religion » ou l’« offense aux sentiments religieux » ou qui impose des contraintes sur la remise en cause, la critique ou le ridicule des religions ou des concepts religieux.
Toutefois, il manque à cette liste de priorités un élément très important : il faudrait aussi s’opposer à toute répression de la soi-disant « islamophobie ». Toute loi ou résolution qui condamne cette « islamophobie » devrait être abrogée aussi. Car finalement l’« islamophobie » n’est que du blasphème contre une religion particulière.
Précisons que, si on interprète le suffixe « phobie » au sens strict d’une peur irrationnelle, alors l’« islamophobie » n’existe pas, car craindre une religion n’est pas irrationnel. Si, par contre, on interprète ce suffixe au sens large d’une peur tout court, alors l’« islamophobie » n’est que la peur de l’islam et est alors rationnelle, raisonnable et nécessaire, surtout si nous considérons sa variante intégriste couramment appelé « islamisme » ou « islam politique ». Donc, si l’« islamophobie » existe, elle est une vertu. Il faut craindre toutes les religions – ou du moins leurs variantes intégristes, surtout celles ayant des prétentions politiques – dans le sens de rester vigilant à leur égard, car les religions constituent la plus grande menace pour la liberté de conscience.
D’ailleurs, le terme « islamophobie » est souvent mal utilisé afin d’indiquer un préjugé contre les Musulmans. Cet usage est erroné, pour ne pas dire malhonnête, car il crée de la confusion entre une idéologie, l’islam, et un ensemble de personnes, les Musulmans. C’est un principe essentiel des droits humains et de la laïcité que les idéologies ne méritent aucune protection, tandis que les êtres humains, eux, méritent du respect, c’est-à-dire le respect de leurs droits humains.
Les adeptes du terme « islamophobie » en parlent comme une forme de racisme, mais cela est une imposture. L’islam est une religion, une idéologie, un ensemble d’idées et de croyances que l’individu peut adopter ou rejeter, selon sa conscience. Tout amalgame entre religion et race est particulièrement malhonnête, car cela confond des idées changeables avec des attributs innés et immuables, comme si la liberté de conscience n’existait pas, comme si tout croyant restait prisonnier de la religion dans laquelle il est né.
Nous dénonçons en particulier le faux parallèle que font plusieurs entre « islamophobie » et anti-sémitisme. Ce dernier est bel et bien une forme de racisme, car il s’agit d’un préjugé contre les Juifs en tant qu’ethnie, pas en tant que croyants. Il ne faut pas non plus assimiler à l’anti-sémitisme, comme le font certains, la critique des politiques d’Israël, qui vise un État et non un peuple.
En outre, et c’est un secret de polichinelle, les accusations d’« islamophobie » constituent une des principales stratégies des islamistes – le port du voile en étant une autre – qui cherchent à étouffer toute critique de l’islam afin de gagner du terrain et d’imposer une version radicale de cette religion partout où il le peuvent.
Nous sommes situés au Québec, une province du Canada, un pays qui présente un exemple flagrant de l’importance de cette question. En décembre 2018, le parlement canadien a abrogé le vieux paragraphe 296 du Code criminel qui interdisait le blasphème (sans le définir). Excellent ! Toutefois, ce même parlement avait adopté, en mars 2017, une résolution, la motion M-103, condamnant la soi-disant « islamophobie » et faisant le faux amalgame entre race et religion. Bien que cette résolution n’ait pas force le loi, elle représente une menace très sérieuse pour la liberté d’expression et de conscience des citoyens et des citoyennes, aussi grave qu’une loi anti-blasphème. Sans être une loi criminelle, elle crée un précédent dangereux qui risque d’ouvrir le chemin à une telle loi, elle facilite la censure sociale et elle crée de la confusion entre race et religion afin que l’argent des contribuables destiné aux efforts anti-racistes puisse être détourné pour appuyer le privilège religieux.
Encore plus grave, plusieurs groupes se disant laïques, athées, humanistes ou de libre pensée se sont fait duper et, par conformisme ou par insouciance, font écho de la propagande islamiste, stigmatisant à leur tour ceux qui osent dénoncer cette imposture.
Dans un sens, cette imposture de l’« islamophobie » est encore plus grave que le délit de blasphème, car elle vise une religion, c’est-à-dire que cela représente un statut privilégié accordé à une religion particulière, l’islam.
Pour toutes ces raisons, nous sommes d’avis que la campagne End Blasphemy Laws doit prendre position formellement contre l’usage du terme « islamophobie » en tant qu’accusation. Cette campagne doit déclarer explicitement que l’islamophobie n’est pas un délit, tout comme le blasphème n’est pas un délit, que ce ne sont que deux visages du même phénomène : des stratégies des obscurantismes religieux pour étouffer toute critique et toute remise en cause de ces religions. La campagne End Blasphemy Laws doit s’opposer à toute mesure, toute loi, toute résolution qui vise la répression de la critique des religions, que cela se nomme « blasphème » ou « islamophobie ».
À la place du terme « islamophobie », nous suggérons l’emploi du terme « préjugé anti-Musulman » pour bien identifier une attaque contre la personne et non contre sa croyance. Il nous semble tout à fait raisonnable de prendre position contre l’islam qui, s’il est interprété au sens propre et dans sa totalité, correspond à une idéologie totalitaire d’extrême droite incompatible avec nos démocraties modernes. Dans ce cas, le terme « islamofascisme » décrit très bien cette interprétation rigoriste de l’islam.
Notons finalement qu’il est raisonnable de penser qu’en employant le terme « islamophobie », accordant ainsi un privilège indu à l’islam, on alimente le préjugé anti-Musulman, que l’on devrait plutôt éviter. De plus, on accentue ainsi le caractère délétère de l’islam envers les non Musulmans que certains Musulmans entretiennent. On souffle sur les braises de l’intolérance. À l’opposé, la laïcité, la véritable laïcité et non une certaine version dite ouverte, permet d’atténuer ces tensions et de favoriser l’inclusion et le vivre ensemble recherchés.
À la fin du troisième paragraphe: «…..les religions constituent la plus grande menace pour la liberté de conscience.»
Je remplacerais par «…..les religions constituent la plus grande menace pour la démocratie.» Pourquoi? Parce que si les religions ne menaçaient pas nos démocraties, nous n’aurions pas besoin de militer contre elles. La liberté de conscience n’est pas l’apanage des athées, les croyants aussi croient qu’ils la possèdent. Pour nous, c’est la liberté de croire ce qu’on veut, mais pour eux, c’est la liberté de choisir entre le bien et le mal. À chaque fois que les croyants voient «liberté de conscience» dans un texte athée, ils ont automatiquement l’impression qu’on veut dire «liberté de choisir entre le bien et le mal». C’est sûrement pour ça qu’ils ne s’opposent pas à son inclusion dans la charte des droits, et vice-versa pour nous parce que nous n’aurions pas accepté non plus «liberté de choisir entre le bien et le mal». Pour les chartes, il faudrait être plus explicites et remplacer «liberté de conscience» par «liberté de croire ce qu’on veut», et là, on verrait probablement les religions s’y opposer, mais pour nous, je crois qu’on devrait mettre l’accent sur l’incompatibilité entre le totalitarisme et la démocratie, parce que selon moi, dans une démocratie, c’est la seule manière de contrer les religions. Si on laissait les musulmans augmenter en nombre au Québec par exemple, ils pourraient démocratiquement prendre le pouvoir, pour ensuite, comme au Maghreb, glisser lentement vers la l’autoritarisme. Si on croit que la démocratie est meilleure, il faut l’empêcher, et il se peut que la laïcité n’y arrive pas. Le principe de la laïcité laisse croire aux croyant que la religion est acceptable, mais pas celui de la démocratie.
Au cinquième paragraphe: «L’islam est une religion, une idéologie, un ensemble d’idées et de croyances que l’individu peut adopter ou rejeter, selon sa conscience.»
À moins que le surnaturel existe, une conscience, ça n’existe pas. Ce qui existe, c’est prendre conscience de ce que j’ai en tête, par exemple de ce que je pense, ou de ce que je crois, ou de ce que j’imagine, ou de ce que je sais. Dans ce cas la phrase devrait se lire comme suit: «L’islam est une religion, une idéologie, un ensemble d’idées et de croyances que l’individu peut adopter ou rejeter en en prenant conscience». Sauf que là, nous avons une tautologie, et la phrase serait meilleure sans référence à la prise de conscience. Quand on parle d’idées, on parle déjà de prise de conscience, alors inutile de le redire. Par ailleurs l’argument du surnaturel s’applique aussi à la fameuse «liberté de conscience», qui n’existe pas si la conscience n’existe pas. C’est potentiellement dangereux de croire en une idée dont l’objet n’existe pas, qu’on soit athée ou croyant.
La liberté de conscience n’est pas un truc surnaturel.
Votre négation obsessive de cette liberté est malsaine,
Le professeur et docteur en droit musulman et arabe Sami Aldeeb répondra à la question : L’islam est-il compatible avec les démocraties ? Samedi 13 mars 14:00 heures sur Zoom. Voir ici: https://www.atheologie.ca/evenement/conference-sami-aldeeb-13-mars-2021/
l’islam n’est pas démocratique , l’islam est totalitaire , où est leur ouverture d’esprit ?
❤ Pour l’amour des religions y a-t-il quelqu’un qui peut nous expliquer comment depuis des millénaires l’homme vit sous le joug, des religions, la dépendance, être dominer, l’esclavage etc., etc., est encore aujourd’hui, accro aux religions, il défend son ami imaginaire, ce n’est que guerre sur cette terre qui est l’enfer d’une autre planète. La nature n’a ni dieu, ni diable et c’est l’homme qui détruit sa maison. Pourrions-nous essayer de vivre sans religion pour quelques siècles, juste pour voir comment ça irait. Il sera toujours temps de revenir aux cancers (religions) plus tard si ces cancers nous manquent.
merci de me lire
Bien. Allons de l’avant! Je vote. Voir..
Jean-Pierre Pelletier
qu’est-ce un blasphème ? je n’ai contre un sacreur , un blasphémateur , être contre une ou des religions est-ce un crime ? en ce qui me concerne une vie sur cette planète dans l’abondance , par la justice , en liberté , en paix et dans l’amour , tu n’as besoin de rien d’autre !
Je vote oui car il est clair qu’il faut abroger partout les lois anti-blasphèmes.
Cependant, je pense qu’il sera difficile d’argumenter sur le terme « islamophobie » tant il est difficile de faire la différence entre la religion et ses adeptes. A moins d’inventer quelque chose comme « musulmophobie » pour désigner les adeptes ! et ainsi prétendre faire une différence entre des « musulmans » qui seraient modérés et des « islamistes » qui ne le seraient pas quand on sait tous ici qu’il n’y a qu’une question de degré entre ces deux termes. Les mots ont un sens et ici le vocabulaire en emploie deux à dessein.
En effet, si on prend seulement les 3 religions du livre, on a « Christianophobie » et « Judéophobie » qui ne font pas la différence entre la doctrine et les croyants. Si on se réfère au Larousse, la judéophobie désigne la peur du juif https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/jud%C3%A9ophobie/186476 et on manque de mots pour désigner la peur des préceptes de la torah ou ceux du nouveau testament, les même mots « Christianophobie » et « Judéophobie » sont également employés en ce sens.
Il sera facile à nos détracteurs d’avancer ces arguments. Aussi je me demande si insister sur le sens du mot « Islamophobie » est bien pertinent et n’atténue pas le message clair demandant l’abrogation des lois anti-blasphème.
Le but de ce texte n’est PAS de demander l’abrogation des lois anti-blasphème. Tout le monde est déjà d’accord là-dessus, sauf les intégristes et quelques croyants retors. Le but de ce texte est de faire reconnaître que les accusations d’« islamophobie » servent exactement le même objectif que le délit de blasphème : faire taire la critique des religions. Sauf que, dans ce cas particulier, il s’agit d’une religion particulière.
Ce texte s’adresse aux gens qui sont DÉJÀ d’accord avec l’abrogation du délit de blasphème.
Et halte à la »mécréanophobie » !! (néologisme de Majid Oukacha)…
Le concept d’«islamophobie» est une imposture intellectuelle inventée par les islamistes pour nous priver du droit légitime de dénoncer les dérives totalitaires de leur idéologie religieuse avec la complicité (pour ne pas dire la collaboration) d’une bonne partie de la gauche. La plupart de ces collaborateurs sont, comme de nombreux musulmans, ignorants des textes fondamentaux de l’Islam ainsi que de son histoire.