Blogue 146 : Trump condamne l’idéologie du genre

David Rand

Date de publication : 2025-02-28

Immédiatement après son entrée en fonction le 20 janvier 2025, le président américain Donald Trump a émis de nombreux décrets exécutifs, dont plusieurs traitent de l’idéologie du genre.

  1. EXECUTIVE ORDER: Defending Women from Gender Ideology Extremism and Restoring Biological Truth to the Federal Government (DÉCRET EXÉCUTIF : Défendre les femmes contre l’extrémisme idéologique du genre et rétablir la vérité biologique au sein du gouvernement fédéral), White House, USA, 2025-01-20.
  2. EXECUTIVE ORDER: Protecting Children from Chemical and Surgical Mutilation (DÉCRET EXÉCUTIF : Protéger les enfants contre les mutilations chimiques et chirurgicales), White House, USA, 2025-01-28.
  3. EXECUTIVE ORDER: Keeping Men Out of Women’s Sports (DÉCRET EXÉCUTIF : Tenir les hommes à l’écart du sport féminin), White House, USA, 2025-02-05.

L’idéologie du genre (parfois appelée pseudoscience du genre ou pseudoscience butlérienne, en référence à la philosophe Judith Butler) s’inspire fortement de la philosophie postmoderne. Elle soutient que le sexe biologique n’est pas vraiment biologique, mais plutôt fluide, changeant ou même une construction sociale. L’idéologie du genre soutient également que chaque individu a une identité de genre, un attribut purement subjectif, qui peut être différent de son sexe. Les idéologues qui soutiennent cette théorie confondent souvent le sexe (un attribut biologique objectif) et le genre (qui est en effet fluide parce que subjectif), ce qui rend la situation encore plus confuse.

La réalité biologique est que le sexe est strictement binaire, bien entendu. Le déni de la binarité du sexe porte atteinte aux droits des femmes et des homosexuels (lesbiennes et hommes gais) et ne contribue en rien à protéger les droits des personnes trans, malgré ce que prétendent certains militants. En fait, si le sexe n’était qu’une construction sociale, à quoi servirait la transition d’homme à femme ou de femme à homme ? Le déni de la binarité sexuelle permet la pratique extrêmement néfaste de l’autoidentification, par laquelle une personne peut « changer » de sexe (ou de genre) par une simple déclaration. Cette politique est particulièrement nuisible pour le sport féminin.

Le premier décret ci-dessus rejette l’idéologie du genre et affirme que le sexe est strictement binaire. Cette affirmation est à la fois exacte et nécessaire. Le décret donne également des définitions raisonnables de termes élémentaires (qui sont souvent mal utilisés ou confondus par les idéologues du genre) tels que « sexe », « femme », « homme » et « identité de genre ». Par exemple, une « femme » est correctement définie comme une femelle humaine adulte.

Le deuxième décret ci-dessus restreint la fourniture de ce que l’on appelle les « soins d’affirmation de genre » (que le décret qualifie de « mutilation chimique et chirurgicale ») lorsque le patient est un enfant (de moins de 19 ans). Cette décision s’inscrit dans la lignée des décisions similaires prises par plusieurs pays européens ces dernières années. Avant l’émission de ce décret, les États-Unis faisaient figure d’exception en autorisant ce type de traitement controversé pour les mineurs vulnérables. De plus, le décret critique sévèrement les directives de la World Professional Association for Transgender Health (WPATH ou Association professionnelle mondiale pour la santé des transgenres) qui, selon le décret, « manquent d’intégrité scientifique ». Cela concorde avec le consensus parmi les critiques de l’idéologie du genre.

Le troisième décret ci-dessus interdit aux hommes (y compris ceux qui s’identifient comme des femmes trans) de participer aux sports féminins, déclarant que :

les États-Unis ont pour politique de retirer tout financement aux programmes éducatifs qui privent les femmes et les filles d’opportunités sportives équitables, des programmes qui mettent en danger ces femmes et ces filles, les humilient, les réduisent au silence et les privent de leur intimité. Les États-Unis doivent également s’opposer à la participation compétitive des hommes dans les sports féminins de manière plus générale, pour des raisons de sécurité, de justice, de dignité et de vérité.

Bien que ces décrets soient fondamentalement de bonnes nouvelles, Trump présente ses politiques avec toute la subtilité d’un marteau-piqueur utilisé pour briser un cure-dent. L’émission fréquente de ces décrets exécutifs est en elle-même controversée. De plus, Trump a commencé son mandat par la résiliation de quelques 80 décrets et mémorandums présidentiels émis par le précédent président Biden, comme par exemple le décret 14075, Advancing Equality for Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender, Queer, and Intersex Individuals (Promouvoir l’égalité pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer et intersexuées). Il y a de bonnes raisons de retirer ce décret car il tend à confondre l’orientation sexuelle avec d’autres attributs (et la mention des personnes « queer » doit être supprimée). Mais si on le retire, il faudrait le remplacer par trois nouveaux décrets, pour (1) les homosexuels (lesbiennes, hommes gay et bisexuel[le]s), (2) les personnes trans (atteintes de dysphorie de genre) et (3) les personnes intersexuées (très rares et à distinguer des trans) afin de traiter convenablement de chaque catégorie. Par exemple, les droits des personnes trans ne doivent pas empiéter sur les droits des femmes. En annulant simplement en bloc de nombreux décrets, Trump risque de laisser certains droits humains insuffisamment protégés.

L’idéologie du genre et le néoracisme (sujet de notre prochain blogue) sont tous les deux des idéologies régressives et nuisibles. Il faut s’y opposer. Il est honteux pour les adversaires de Trump que la plupart d’entre eux ne s’y soient pas opposés mais, pis encore, qu’ils aient même activement promu de telles absurdités. Ils ont même diabolisé quiconque osait remettre en question leurs dogmes. S’ils avaient fait ce qu’il fallait avant les élections américaines de novembre 2024, s’ils s’étaient distancés de l’idéologie du genre et du néoracisme, la victoire de Trump aurait très bien pu être évitée. Vont-ils apprendre de leurs erreurs ou continueront-ils à soutenir des idéologies irrationnelles et en vogue qui font paraître Trump comme sain d’esprit en comparaison ?

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