Blogue 137 : Religion et oppression des femmes

Pierre Marchand

2022-02-15

La domination des femmes par les hommes a probablement commencé au temps de l’homme des cavernes. Les religions aussi sont probablement apparues à cette époque. Au cours des siècles elles ont inventé des mythes pour expliquer cet état de fait. C’est ainsi que, beaucoup plus tard, chez les Hébreux, le mythe de la Genèse voulant que la femme ait été créée après l’homme et à partir d’une de ses côtes, confirmait que la femme est appelée à jouer un rôle secondaire et à obéir à l’homme. N’est-ce pas elle qui a écouté le serpent parlant et incité Adam à goûter le fruit de l’arbre du bien et du mal ? Comme punition, elle accouchera dans la douleur et sera soumise à l’homme. Ce mythe est si persistant qu’encore aujourd’hui certains naïfs sont persuadés que l’homme a une côte de moins que la femme (pas la peine de vérifier, si c’est écrit dans un vieux livre, ça doit être vrai ; de toute façon, le vérifier constituerait un manque de foi). Ainsi, les religions en perpétuant ces mythes sont responsables de perpétuer l’inégalité des femmes dans le monde occidental et moyen-oriental. Dans d’autres régions, les religions ont inventé des mythes différents, mais c’est de ceux des Hébreux que nous avons hérité avec l’Ancien Testament.

Le Nouveau Testament en remettait avec les exhortations de Paul de Tarse à l’égard des femmes : la femme doit se voiler à l’église, mais pas l’homme ; la femme a été créée pour l’homme ; défense à une femme d’enseigner à des hommes ; les femmes n’ont pas le droit de parler dans les assemblées ; que les femmes soient soumises à leur mari. Par la suite, les pères de l’Église en ont profité pour reléguer les femmes a un rôle secondaire dans l’Église.

Depuis ce temps, les religions ont trouvé ou encouragé différentes façons d’opprimer les femmes. Rappelons-nous la pratique des ceintures de chasteté pour les femmes au Moyen-Âge et comment pendant des siècles on enfermait les femmes dans les couvents contre leur gré.

Rappelons-nous aussi comment en Europe durant l’Inquisition, on a brûlé d’innombrables femmes sous prétexte qu’elles étaient des sorcières, toujours au nom de la religion. Certes, on a aussi fait cuire des hommes pour sorcellerie, mais en moins grand nombre. N’oublions pas les sorcières de Salem aux É.U. il n’y a pas si longtemps.

Rappelons-nous le sort des femmes du Québec quand l’Église catholique régnait en roi et maître.

Un bébé par année pendant 20 ans, défense de pratiquer le contrôle des naissances (c’est encore le cas aujourd’hui), l’acte sexuel pour procréer seulement, la jouissance étant péché. Pas le droit d’avoir un compte de banque ou de propriété sans l’autorisation du mari. Pas d’écoles mixtes et des programmes allégés pour les filles : arts ménagers, etc. Pas d’éducation sexuelle (c’est encore le cas en 2022 aux É.U. et dans bien des pays).

On dirait même que plus un pays est religieux, plus les femmes sont opprimées. Les É.U. semblent être une exception mais ce n’est pas le cas. De nombreux américains voient d’un très mauvais œil l’accession de femmes à des postes de pouvoir. Et la fixation des religions américaines contre l’avortement constitue encore un moyen d’opprimer les femmes.

Soyons aussi conscients des nombreuses guerres de religion qui ont cours encore de nos jours et dans lesquelles souvent on utilise le viol des femmes comme arme de conquête.

Aujourd’hui encore, les femmes hassidiques sont obligées de porter des perruques pour ne pas montrer leurs cheveux. Des femmes musulmanes portent le hijab pour ne pas montrer leurs cheveux, soit par conviction religieuse, soit pour envoyer un message politique quand elles immigrent dans des pays non-musulmans mais toujours sous prétexte religieux. Certains pays musulmans vont encore plus loin et non seulement les femmes doivent-elles catcher leur chevelure, mais leur corps entier, incluant leur visage : Arabie Saoudite, Afghanistan, etc. En Iran, on ne cache pas la figure, mais on cache le corps en entier et les cheveux.

Il y a une fixation sur la virginité dans les religions du désert. On ne sait pas trop quelle en est l’origine. C’est probablement parce que la virginité est le seul garant de la reconnaissance de paternité, car le sexe hors mariage engendre des enfants sans père. Toujours est-il que la religion catholique a élevé la virginité au rang de vertu suprême et comme moyen de se rapprocher de Dieu avec le dogme de l’Immaculée conception et de la virginité perpétuelle de Marie. Ce mythe a façonné l’éducation et le comportement des femmes pendant des siècles. L’islam lui aussi a une fixation maladive sur la virginité au point que, même encore de nos jours, une fille violée ou ayant eu des relations sexuelles avant le mariage peut être tuée par son père ou ses frères pour sauver l’honneur de la famille. Et dans les pays musulmans, ces meurtres ne sont souvent pas punis sévèrement.

Que dire aussi des mutilations génitales des femmes telles que l’excision et l’infibulation toujours pratiquées dans de nombreux pays, encouragées quoique non exigées par l‘islam, leur but étant de diminuer le plaisir sexuel des femmes afin qu’elles demeurent vierges jusqu’au mariage et restent fidèles par la suite.

Il est intéressant de remarquer que les religions recommandent mais exigent rarement la virginité chez les hommes.

Rappelons que dans l’islam, lors d’un héritage, les filles reçoivent deux fois moins que les garçons. Aussi, la femme doit être soumise au mari qui a le droit de la battre s’il la soupçonne de ne pas lui obéir. Mentionnons aussi le mariage forcé de fillettes pré-pubères ainsi que le voilement des fillettes, soi-disant pour les protéger des pervers. Ces deux coutumes volent l’enfance des fillettes en leur enlevant la possibilité de jouer comme les autres enfants et d’interagir avec eux. C’est certainement une forme de maltraitance envers ces enfants.

Pour terminer, il est vrai que la discrimination envers les femmes diminue dans nos sociétés occidentales même s’il reste encore des disparités salariales importantes. Mais ce n’est que quand les religions auront perdu de leur pouvoir et de leur influence que les femmes seront vraiment considérées comme égales aux hommes.


Un commentaire sur “Blogue 137 : Religion et oppression des femmes
  1. Pierre Thibault dit :

    Je me demande juste où voudraient aller des gens de droite comme Nomos dans ce genre de folie ?

    On peut aussi ajouter que le Bible recommande qu’on marie l’agresseur en cas de viol:

    « Si un homme rencontre une vierge qui n’a pas promis de se marier et la viole et qu’ils sont découverts, il paiera au père de la fille cinquante sicles d’argent. Il doit épouser la fille, car il l’a violée. Il ne pourra jamais divorce d’elle tant qu’il vivra. »
    Deutéronome 22:28-29

    Dans l’islam ici, il faut le témoignage de deux femmes pour égaler celui d’un homme. Aussi lors de la fête islamique de l’Aïd-el-Kebir, deux agneaux sont sacrifiés pour la naissance d’un garçon mais seulement un pour la naissance d’une fille. Dans le défunt cours ÉCR, il était mentionné que lors de cette fête, un ou deux agneau étaient sacrifiés. Curieusement, la raison de cette disparité n’était pas mentionnée.

    Pour ce qui est de la disparité salariale par contre, il est normal que les hommes gagnent plus que les femmes. Les hommes sont en effet prêts à travailler davantage et à prendre plus de risque que les femmes. Les femmes misent davantage sur la stabilité et elles préfèrent les hommes ayant des revenus supérieurs aux leurs. Cela vient du fait qu’elles sont moins disponibles dû à leur grossesse. Il faut arrêter ce mythe de l’égalité homme/femme. Les hommes et les femmes ne sont pas égaux parce qu’ils sont différents. Les différences sont majeures. L’égalité homme/femme est une utopie gauchiste. Dans la pratique, cette égalité ne peut être que recherchée qu’au niveau du droit. La parité salariale oui mais, pour un travail équivalent et non dans l’absolu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Imprimer cette page Imprimer cette page