David Rand
2016-08-28
Les vêtements ostentatoires islamistes (que certains appellent, imprécisément, « musulmans ») sont encore au coeur de l’actualité. Récemment Hillary Clinton, candidate à la présidence américaine, a félicité, par le biais de Twitter, l’athlète olympienne Ibtihaj Muhammad d’être la première américaine à porter le hijab en compétition, comme si cela constituait un progrès valable. Lors des mêmes jeux de Rio 2016, toutes les membres de l’équipe égyptienne féminine de volleyball de plage portait le hijab.
Mais le plus grand brouhaha autour de cette question des vêtements islamistes provient de la France, où le premier ministre Valls vient d’approuver, informellement du moins, la décision de plusieurs maires de villes côtières de bannir le soi-disant burkini des plages publiques. Le burkini est une sorte de maillot de bain, pour femme, qui couvre entièrement le corps sauf le visage.
Avant d’exprimer une opinion à ce sujet, il est essentiel de rappeler quelques préalables qui doivent être pris en considération lors de toute discussion autour des symboles et vêtements d’inspiration religieuse.
- D’abord, il faut reconnaître que l’islam politique est actuellement en campagne pour imposer ses symboles, ses tenues vestimentaires et ses valeurs partout où il peut trouver une ouverture et particulièrement en France, pays-phare de la laïcité à laquelle les islamistes s’opposent farouchement. La promotion des divers vêtements pour femmes tels que le burkini, le hijab, le tchador, le niqab, la burka, etc., fait partie de cette campagne d’islamisation. Toute femme qui porte volontairement un vêtement de ce type participe un tant soit peu à cette campagne de provocation et d’exhibitionnisme identitaire et s’associe ainsi aux courants les plus rétrogrades et les plus politisés de l’islamisme. Mais généralement les musulmanes se voient obligées de porter ce genre de vêtements ; il s’agit rarement d’un choix.
- Toute opposition intégrale aux codes vestimentaires—exprimée normalement par le pseudo-argument qu’il ne faille pas dire à quiconque comment il ou elle doit s’habiller—est irrecevable. Des codes vestimentaires se trouvent un peu partout dans plusieurs domaines de la vie, comme le travail, le sport, les cérémonies, etc. On peut discuter de la pertinence d’une contrainte particulière dans des circonstances particulières, mais il est irrationnel de penser que l’on puisse se passer de toute règle en tout temps et en tout lieu. De plus, il est non seulement irrationnel mais tout à fait injuste d’accorder aux religions le privilège de faire exception aux règles.
- S’il est normal qu’il y ait des divergences d’opinion, si on peut légitimement s’opposer à un code vestimentaire spécifique, il est toutefois inacceptable de lancer des accusations gratuites de « racisme » ou de « xénophobie » ou d’« intolérance » ou d’« islamophobie » contre ceux et celles dont le seul « péché » est de prôner un code. De telles accusations ne sont que de la diffamation. Nous avons vu ce comportement odieux ici au Canada lors du débat sur le port du niqab lors des cérémonies de citoyenneté, où plusieurs politiciens sans scrupules ont versé dans la démagogie en traitant de « racistes » ceux et celles qui prônaient l’interdiction des couvre-visage dans ce contexte. Dans la presse britannique, on a approfondi la sottise, allant jusqu’à accuser de « misogynie » les maires qui ont interdit le burkini. Quiconque pratique ce genre de diffamation ne fait que fournir la preuve de son manque d’intégrité intellectuelle.
- La liberté de religion n’implique pas un « droit » le pratiquer sa religion en tout temps et en tout lieu. Au contraire, cette liberté doit s’exercer en privé, dans sa vie privée, ou dans des lieux de cultes avec ses coreligionnaires. Des contraintes sur l’exhibitionnisme identitaire dans les lieux de travail (surtout dans la fonction publique), ou dans les cérémonies d’État, ou dans des compétitions sportives officielles par exemple, sont non seulement envisageables mais souhaitables, à condition que ces contraintes s’appliquent également à l’ensemble des religions. Au fait, pour que cette application soit égalitaire, il n’est même pas nécessaire que les autorités sachent ce qui est « religieux » et ce qui ne l’est pas ; il suffit de refuser tout accommodement, toute dérogation aux normes, sans motif valable, et les motifs religieux ne sont à peu près jamais valables car s’appuyant sur des pseudo-besoins fictifs.
Or, étant donné ces préalables, que peut-on penser de la décision de prohiber le burkini sur les plages publiques de certaines villes françaises ? Moi, je m’opposerais à cette prohibition pour la simple raison que le burkini ne couvre pas le visage et il s’agit d’un contexte de vie privé (même si l’endroit est public). Si on voulait bannir le burkini, il faudrait aussi bannir le hijab et le tchador dans la rue et partout en public, et cela constituerait une contrainte draconienne à mon avis. Mais quant aux maires qui ont opter pour la prohibition, je ne les accuserais surtout pas d’être des « fachos » et je ne les traiterais pas de tous les noms, je dirais tout simplement qu’ils font erreur mais pour des motifs bien valables et compréhensibles—ces motifs étant le désir de freiner la campagne prosélyte islamiste. De toute façon, nous venons d’apprendre que le Conseil d’État français s’est prononcé, vendredi 26 août, contre l’arrêté « anti-burkini » de Villeneuve-Loubet.
Pourtant, il faudrait, à mon sens, prohiber le burkini dans les compétitions sportives officielles, comme les jeux olympiques, et il faudrait bannir aussi, bien évidemment, le hijab et les autres versions du voile islamiste lors de ces compétitions. D’ailleurs, si un pays participant à une compétition internationale (comme les olympiques) oblige ses athlètes femmes à porter un vêtement non conforme aux normes du sport, il faudrait exclure ce pays (y compris ses athlètes hommes) de la compétition.
Évidemment il faut bannir les signes religieux, y compris toutes les variantes du voile islamiste, dans la fonction publique, c’est-à-dire pour les fonctionnaires d’État au travail. L’éventualité de telles prohibitions dans le secteur privé aussi n’est pas exclue, à condition, bien sûr, que cela s’applique à l’ensemble des religions. Plus le rôle de l’employé(e) est public, plus un code vestimentaire est approprié ; par exemple, une lectrice d’actualités à la télévision devrait s’abstenir d’afficher son appartenance religieuse, surtout lorsqu’elle est en ondes. (Voir notre « Déclaration pour une fonction publique laïque » )
En ce qui concerne les couvre-visage, une prohibition plus étendue est justifiée, s’appliquant non seulement aux fonctionnaires d’État mais aussi à la clientèle de services d’État. En France les couvre-visage sont interdits partout en public, ce qui est un choix légitime. (Voir « Les couvre-visage doivent être interdits dans toute institution d’État »)
Je suis en accord d’interdire le burkini sur les plages. On ne doit pas admettre cet exhibitionniste de valeur religieuse.Si au nom d’une soumission religieuse ce droit est accordé on doit accordé le nudiste en accord avec les valeurs naturistes de ses adeptes. Deux poids deux mesures au nom de la pudeur religieuse. L’une étant simplement plus grande que l’autre.
Toute affirmation de la soumission au principe de l’Islam dans les pays séculaire de libertés et d’égalités, devraient être interdite.
Ou ont fait mur à la propagation de l’Islamiste ou ont l’encourage.Ceci est un choix de société qui devrait être d’actualité.
Je suis totalement contre l’interdiction du Burkini. Nous n’avons pas non plus le droit d’interdire quelqu’un qui veut se baigner avec des bottes de Ski-Doo !
Par contre, on a le droit de dire et d’afficher que le burkini est totalement ridicule…
Le droit de trouver les religions ridicules devrait être préciser dans les chartes de droits !
Ton analyse n’est correcte que si il y a réciprocité. Je n’ai pas vu beaucoup de pays musulmans actuels qui toléreraient que les femmes se promèneraient en mini-jupe etc. Surtout que cette mode est clairement une provocation de prosélytisme. Bientôt sur un fond de tolérance, on va autorisé la charia qui n’est pas du tout tolérante ou tout au moins son interprétation.
Il faut interdire tous les symboles et signes ostentatoires considérés comme religieux, que ce soit dans les institutions publiques ou dans l’espace public.
Au cours des discussions par les parlementaires et les citoyens, il appartient aux représentants des organisations religieuses, et seulement à ces représentants, d’apporter la preuve que leurs symboles et autres signes sont bien religieux et non pas idéologiques.
Ce qui est paradoxal, je pense qu’on chercherait longtemps un burkini dans l’Arabie profonde, Là-bas, si elles se lavent, c’est cachée dans un coin que même Mahomet ne peut les voir. lol.
Cette tension autour des religions concerne surtout l’Islam, alors que les musulmans d’Europe et d’Amérique du Nord n’ont pas créé de difficultés depuis de décennies. Il s’agit bien d’une poussée organisée de l’Islam politique basée sur des interprétations rigoristes, voire fausses, du Coran et une intolérance excessivement dangereuses.
Mais la religion catholique n’a pas attendu d’être menacée par l’Islam radical pour se comporter en prédatrice de la conscience humaine et ce, depuis des siècles et encore de nos jours : contre l’avortement, contre le mariage pour tous, avec l’appui de la plupart des grands médias, souvent de manière insidieuse : référence à la religion, présentée comme une évidence, dans des discussions où elle n’apporte rien de concret, voire image tv à répétition du footballeur se signant en entrant sur le terrain ou après avoir marqué un but ! Le phénomène gagne le rugby depuis que des joueurs d’autres continents font carrière en Europe.
Et surtout, qui peut m’indiquer un débat télévisé et/ou une émission de radio régulières traitant avec force de l’athéisme ? Je n’en connais pas en France!
C’est Marguerite Duras qui s’étonnait de l’importance de la place prise par les écrits sur les faits historiques, notamment en matière de religions.
Plusieurs ouvrages fort bien documentés pourraient servir de base à des discussions éclairantes sur le sujet : « Petit traité d’histoire des religions » – Frédéric Lenoir-éditions Points-juin 2014/ »Le Traité d’athéologie » par Michel Onfray, publié en 2005. Lequel Michel Onfray tient, par ailleurs, des raisonnements qui peuvent être contestables.
Mais les échanges seraient ouverts.
La quasi totalité des « responsables » politiques n’abordent jamais de manière critique la question des religions comme facteur d’embrigadement néfaste de la conscience humaine. Ils ont plutôt tendance à flatter les croyants en espérant leurs votes.
Le conditionnement des masses reste le but commun aux chefs religieux et aux politiques.
Si, au moins, ces conditionnements divers avaient assuré l’élévation du niveau de tolérance des individus et apporté au sein des populations la sérénité durable et le plaisir inattaquable du vivre ensemble !
Au contraire tous ces prêcheurs basent la plupart de leurs raisonnements sur la division pour régner et sont ainsi responsables de heurts destructeurs et souvent sanglants.
Quand verrons-nous des débats de fonds s’organiser en plusieurs lieux ? Débats qui pourraient en appeler à la compréhension humaine.
Malheureusement, le verrouillage semble efficace.
Espérons néanmoins.
En politique comme en religion, il y a eux qui la servent et ceux qui s’en servent.
Et puis, plus grivois : Politique, religions, historiques pièges à dons !
Bien amicalement