L’antiracisme devient dangereusement raciste

S.TM

2021-03-30

L’Omerta, l’aveuglement et la surdité caractérisent les débats qui tournent autour des Noirs, de leurs souffrances mais aussi de leurs responsabilités.

« Ferme les yeux, bouche-toi les oreilles, ne dénonce pas la médiocrité et ses avatars. Il ne faut pas faire le jeu de l’extrême droite, ni celui des nostalgiques du colonialisme ».

Vous n’êtes pas censé dire à quel point c’est frustrant de voir des voyous, des brigands, des illettrés Noirs, faire des bêtises. Vous êtes censé être patient quand ils sont dans la posture permanente de victimes, sans jamais se remettre en question eux-mêmes. Vous êtes censé leur accorder toute votre attention lorsqu’ils racontent des histoires qui n’ont ni début, ni milieu, ni fin.

Si vous avez observé la trajectoire de l’antiracisme au cours des dernières années, vous pouvez probablement comprendre. C’est devenu un exercice consistant à expliquer patiemment des choses qui devraient être douloureusement évidentes. Il s’agit d’un défilé sans fin d’indignations permanentes sur les réseaux sociaux et de plus en plus à la télé. Le débat est même pris à bras le corps et dominé par des personnes qui semblent vouloir aider mais qui sont désespérément confuses sur la façon de le faire. Je parle des Blancs d’obédience gauchiste. Regarder ces « alliés » se frayer un chemin dans le paysage de l’antiracisme, c’est comme regarder un enfant qui tente de pratiquer une opération à cœur ouvert. Les enjeux sont trop élevés. Les erreurs sont trop coûteuses.

Ces gauchistes (« Liberal » aux USA, « Melenchonistes » en France, pour donner quelques exemples), ne comprennent pas que tout ramener à la race ne rend pas service aux Noirs et est la mauvaise foi pour atteindre la fameuse « inclusion ». Le fait de classer les gens en fonction de leur race favorise le racisme, les nazis du IIIe Reich n’avaient pas fait autre chose que ça, classer les gens en fonction de leur race.

On fait la part belle aux médiocres en mettant tout dans le même panier, par classement en fonction du pouvoir et des privilèges liés à la race, le sexe et la sexualité. On impose le narratif « oppresseur » ou « opprimé » et l’oppresseur est toujours le Blanc, les autres étant les victimes, comme si des exemples passés et présents d’oppresseurs, de tyrans, de despotes et de dictateurs totalitaires, n’existent aucunement chez les Noirs. Nous devenons tous des collections d’étiquettes et non des êtres humains avec leurs complexités.

Ensuite, nous avons les personnes qui traitent le racisme comme une chasse au trésor (Journalistes et chaînes d’information en continu biaisés à la gauche de la gauche du spectre politique). Ils courent dans tous les sens à la recherche de formes de racisme de plus en plus abstraites, mesquines et aveugles à soumettre à notre approbation. Le jardinage, les pierres, Mozart, Homère et son Odyssée, Beethoven, le tricot, la campagne, le cyclisme, la fleuristerie, la restauration rapide (mais aussi le végétalisme), et bien d’autres choses encore ont été « dénoncées » au nom de l’antiracisme. Pire encore, des organismes d’information respectés publient ces absurdités sans esprit critique afin que tout le monde puisse voir à quel point ils sont « Woke ». Je soupçonne ces personnes de ne pas du tout essayer de lutter contre le racisme. Ces personnes qui écrivent ces bêtises ne sont motivées que par la cupidité et le désir de récolter de l’audience.

Enfin, et ce n’est pas le moins exaspérant, il y a les sauveurs (white saviors) : Les personnes qui sont si enthousiastes à l’idée de montrer ce qu’elles ont appris lors de leur formation obligatoire sur la diversité qu’elles n’ont pas remarqué (ou s’en moquent) à quel point elles sont racistes. Ce sont les personnes qui ciblent les policiers noirs lors des manifestations afin de pouvoir leur crier au visage les droits des Noirs. Ou qui se présentent aux rassemblements de Noirs manifestant pour certaines causes. Ce sont les mêmes personnes qui expliquent que les personnes de couleur ont besoin d’un traitement spécial, qui mettent le standard au niveau de sous-homme incapable d’avoir le même standard que n’importe quel humain de la planète, mais plutôt un traitement spécial, parce qu’opprimés, ce qui est hyper infantilisant pour les Noirs, et paternaliste pour les Blancs. Ils se sont emparés de termes comme « suprématie blanche » et en ont dilué le sens au point que nous perdons la capacité de faire la différence entre l’ignorance bénigne et la véritable haine.

Et quel genre de Noirs les racialistes aiment-ils utiliser ? Les plus médiocres des Noirs. Pas les plus brillants, parce que les plus brillants, eux, sont occupés à être excellents suivant les mêmes standards que n’importe quel être humain brillant de la planète, et n’ont pas le temps de faire les victimes. Et donc, à force de ne mettre en avant que les plus médiocres des Noirs, on en arrive à la situation ubuesque ou la masse des Noirs les plus médiocres pensent avoir droit à une opinion égale à celle des plus brillants, et ce sont ces médiocres-là qu’on entend le plus. Et quand un autre Noir critique ces médiocres, il se voit critiqué, voir « cancelled », ostracisé, et par les Noirs, et par les Blancs gauchistes ; combien de fois n’ai-je entendu des Blancs dire « tu te comportes comme un Occidental » à un Noir, juste parce que ce dernier réfléchit en dehors de la case raciste, comme si l’intellectualisme était « Occidental ». Combien de fois n’ai-je entendu d’autres Noirs dire à un autre Noir qui réfléchit en dehors de la case raciste, « tu es un Bounty » comme si être fier de sa tare communautariste, être fermé d’esprit, étaient des qualités. On est loin de la barre des Senghor, Césaire et autres. Maintenant, le modèle Noir valorisé est Rokhaya Diallo, Thuram, … voilà le niveau ! Et ça pète à la gueule de tout le monde. Ces gens ne sont même plus dans le raisonnement, ils sont dans la division du monde entre Oppresseurs définitifs (Blancs, Hétéros, 50 ans) et Opprimés définitifs (« Minorités ») et quiconque pense le contraire doit être cancellé. Et ils gagnent. BIDEN, TRUDEAU, … la GAUCHE … c’est l’opinion du BIEN désormais. Toute autre opinion est le MAL.

Et je n’ose même pas évoquer le cas de l’islamisation de la société en général, en Afrique en particulier, toute critique est désormais considérée comme de l’Islamophobie, et donc du « racisme » selon le Wokisme. Boko Haram peut continuer à kidnapper et traiter les femmes comme de la merde, ce n’est pas grave (selon les islamo gauchistes de tous poils), on ferme les yeux parce que voir ça, ça avantage l’extrême-droite. Le Sénégal avec un islam politique oppressant la femme, et abrutissant toute la jeunesse, ce n’est pas grave (selon les islamo gauchistes de tous poils), on ferme les yeux parce que voir ça, c’est des points en moins pour le camp du bien (les gauchistes). Le Mali, le Burkina Faso, etc. etc. L’Islam s’impose parce qu’on est occupé à lutter contre l’extrême-droite et au nom de cette lutte, on peut se prostituer idéologiquement et accepter tous les délires et les pratiques épouvantables de l’Islam politique.

Leur intérêt dans ce combat, leur « aide », ne servent à rien. Ils poussent des politiques régressives et les appellent progrès. Ils gaspillent les occasions de dire quelque chose de significatif avec des narratifs uniquement motivés par le désir de lutter contre un camp politique : la Droite, le Conservatisme, … ils présentent le combat pour l’égalité comme une bataille entre les « Blancs » et les « Noirs » alors qu’il ne s’agit que de leur propre agenda politique, en utilisant les Noirs comme tremplin. (Écouter Malcom X, à ce propos : Malcolm X : White Liberals and Conservatives – YouTube)

Les seules fois où dans ce combat, on entend des choses raisonnables, logiques, susceptibles de véritablement faire évoluer les mentalités et aider les Noirs à prendre la mesure et s’émanciper, …, ces seules fois, ce sont des propos tenus par des gens de Droite et d’Extrême-Droite. On cherche toujours la Gauche de responsabilité qui tiendra ces propos raisonnables.

Un bon livre que je recommande, qui dit la réalité des choses, mais qui ne fait pas le buzz dans les média, parce que ça dérange le discours mainstream : L’Afrique à désintoxiquer (L’Afrique à désintoxiquer, Sortir l’Europe de la repentance et l’Afrique de l’infantilisme, Kakou Ernest Tigori).

Un article que je recommande, Fatou Diome : « Les nôtres sont nécrosés dans leurs tiroirs identitaires », Jeune Afrique

Un coup de gueule, par Patrice Quarteron, Noir vivant en France :

Racistes : A quel moment cette médiocrité s’est-elle immiscée en vous ?
Aux racistes,
A ces demi-êtres humains,
Ces apatrides du cœur,
A quel moment cette médiocrité s’est-elle immiscée en vous ?


3 commentaires sur “L’antiracisme devient dangereusement raciste
  1. Ginette (Gina) Bisaillon dit :

    Oups! Je viens de repérer ceci dans le paragraphe qui commence par « Et quel genre… »:

    communauriste

    7e ligne avant la fin

  2. S.TM dit :

    Ils nous les cassent trop les anti-racistes. Comme quand on veut aider, mais qu’on n’aide pas vraiment. Il faudrait mieux réflechir à la stratégie qu’il leur faut, pour lutter contre la droite et l’extrême-droite, … je parle de cette gauche perdue. Au lieu de prendre tous les Noirs en otage, avec leur narratif « oppresseurs, blancs, hétéros, de 50 ans ». Les Sassou Nguesso, Idriss Deby, … et autres tyrans africains encore au pouvoir, depuis 50 ans, ne sont pas des blancs de plus de 50 ans. Voilà nos problèmes, de prime abord. Et à ce que je sache, nous avons des pays indépendants depuis les années 1960. Les pays de l’Asie du Sud-Est, eux aussi colonisés, n’ont pas eu besoin d’un discours victimaire pour se développer.

  3. Pierre Thibault dit :

    Excellent article ! On lit de très bonnes choses chez les LPA.

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