Jean Delisle et David Rand
Accuser, comme aiment le faire les journalistes du ROC, la Fédération de soccer du Québec et les Québécois d’intolérance, de xénophobie et de racisme dans l’affaire du port du turban est une absurdité. L’accusation de racisme est particulièrement bête et relève d’un sophisme de théologien : ce ne sont pas les sikhs qui sont exclus, mais le turban qui est banni de la pratique d’un sport d’équipe. On confond ici une personne avec le signe religieux qu’elle porte. On a oublié qu’un turban peut s’enlever, le temps d’un match, et le joueur n’a pas à renier sa religion pour autant. Après le match, il sera encore sikh. Sait-on que 80 % des jeunes sikhs du Punjab, lieu de naissance du sikhisme, ne portent plus de turban. Aux derniers Jeux olympiques en Chine, seuls les sikhs canadiens portaient ce symbole religieux d’une autre époque. Voilà un bel exemple des abus où conduit le multiculturalisme à la canadienne : afficher sa différence est plus important que se plier aux règles d’intégration et de l’interculturalité. De quel côté est l’intolérance?
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- « Religion d’État », Pierre Foglia, La Presse, 2013-06-15