Le crucifix de retour à l’Hôpital du Saint-Sacrement, Pierre-Olivier Fortin, Journal de Montréal, 2017-03-02
[…] Le crucifix de l’Hôpital du Saint-Sacrement, qui avait été retiré dans la controverse à la suite d’une plainte, est bel et bien de retour, jeudi matin. […] Bien que le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Québec ait défendu énergiquement sa décision de retirer le crucifix et en dépit du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui a martelé qu’il s’agissait d’une décision locale propre à chaque établissement, le ministère de la Santé a exigé que le CHU de Québec fasse marche arrière. Dans ses arguments, le ministère évoque le respect et la reconnaissance des religieux qui ont fondé cet hôpital, […]
Une décision anti-laïque et une victoire pour les intégristes. Ce qui est encore plus triste, c’est que Bernard Drainville a appuyé de retour du crucifix. En 2013-2014, Drainville était derrière la Charte de la laïcité proposée par le gouvernement péquiste dont il était ministre. En janvier 2015, en tant que candidat à la chefferie du PQ, il proposait une nouvelle Charte bien diluée. Maintenant, il a apparemment abandonné complètement la laïcité.
Voir aussi :
- Bernard Drainville et le crucifix : la laïcité, une question de logique, Renart Léveillé, 2017-02-28
« Si la laïcité est comprise et admise comme excluant les signes religieux de toutes les religions, autant sur les gens que sur les murs, elle ne devrait pas octroyer des privilèges, des « accommodements raisonnables », à celle qui rejoint le plus grand nombre, au nom du patrimoine. » - Le crucifix du CHU de Québec : nouvelle victoire des intégristes, Daniel Baril, Voir.ca, 2017-03-02.
« Il est fortement déplorable que, dans les circonstances, les politiciens se soient avérés incapables de jouer le rôle attendu d’eux, soit d’expliquer à la population que la liberté de conscience et l’égalité des religions exigent la neutralité religieuse des institutions publiques et que cette laïcité ne porte aucunement atteinte au patrimoine religieux ou historique identitaire du peuple québécois ni à la liberté de religion. On ne pouvait évidemment pas s’attendre à une telle intervention de la part du gouvernement anti-laïcité de Philippe Couillard pour qui le mot « patrimoine » est désormais le faux-fuyant pour contourner la laïcité. Sa pitoyable intervention n’a causé aucune surprise. Le plus renversant est plutôt la position prise par l’ex-ministre Bernard Drainville qui a invité, sur sa page Facebook, à signer la pétition pour la remise en place du crucifix. »
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