Blogue 074 : Le contrôle de la sexualité par les religions crée la misère

Michel Caron

2016-07-22

Il fut un temps, jusqu’à récemment, où l’absence de moyens de contraception et l’absence de médication contre les maladies vénériennes pouvait justifier l’abstinence prônée par la religion. Avant la pénicilline, on mourrait de la syphilis. Avant les condoms disponibles en pharmacie (il a fallu attendre la fin des années soixante pour qu’ils le deviennent !), les risques de grossesses non désirées constituaient un très sérieux handicap à la liberté sexuelle. L’Église catholique s’opposant à la disponibilité des contraceptifs, les citoyens hétérosexuels étaient prisonniers d’une logique implacable : pour accéder au plaisir, ils devaient se marier. Les libertinages homosexuel et hétérosexuel se heurtaient également à l’absence de médication contre les maladies vénériennes. L’abstinence était un pis-aller. Une frustration. Une misère de plus pour l’humanité. Une misère qui subsiste encore dans les pays musulmans aujourd’hui.

L’évolution scientifique interdite par les religions

Il est essentiel ici de rappeler qu’au fil des siècles la religion s’est opposée de toutes ses forces au développement de la science. Les exemples de tortures et de condamnations à mort d’hommes de science et de philosophes par les autorités religieuses sont multiples. Il est très probable que la découverte de moyens de contraception et de médicaments contre les maladies aurait pu se produire il y a plusieurs siècles, bien avant que la planète ne soit surpeuplée comme elle l’est aujourd’hui. Et bien avant que des milliards d’êtres humains soient condamnés à la misère et à l’exploitation. Comme le mentionnait un jeune Américain en 1967, nous aurions pu marcher sur la Lune en l’an mille.

Les grosses familles et la misère

Ceci clarifié, le manque de moyens médicaux et contraceptifs de l’époque ne justifiait d’aucune façon l’encouragement aux grosses familles prônée par la religion. La misère du Québec d’avant la révolution tranquille résulte directement de l’attitude de l’Église catholique face à la famille. Le contrôle de la sexualité par les religieux a fait des Québécois un peuple de pauvres sinon d’esclaves. Les familles nombreuses étaient la norme il y a un siècle. C’était misère noire par-dessus misère noire. C’était l’époque où les enfants dormaient quatre par lit. L’époque où l’on travaillait dix ou douze heures par jours six jours par semaine. L’époque où la moitié de la population du Québec a dû émigrer aux États-Unis pour survivre. L’époque où l’âge moyen des femmes était de trente-cinq ans, tellement elles étaient nombreuses à mourir en couche, par ordre du curé. L’époque où quarante pour cent des enfants n’atteignaient pas l’âge de deux ans, tellement les conditions sanitaires étaient mauvaises – à cause de l’immense pauvreté dans laquelle vivait une population manipulée par des curés et des prêtres menant une vie comparativement luxueuse.

Il ne faut jamais oublier toute cette misère passée : la communauté juive n’hésite pas à multiplier les musées pour rappeler aux mémoires les saloperies qui lui ont été faites. Il en faudrait au moins un pour rappeler celles que l’Église catholique nous a faites à nous.

Il est fort probable que l’Islam d’aujourd’hui vit exactement la même horrible condition que ce que les Québécois ont vécu autrefois. Et pour les mêmes raisons : le contrôle de la sexualité par les religieux.

Il n’y a plus d’excuses au vingt-et-unième siècle

Nous vivions à une époque extraordinaire où le contrôle des naissances est devenu facile et où des traitements existent pour la plupart des maladies transmises sexuellement. L’abstinence forcée n’a plus sa place. Qui plus est, l’explosion démographique qui a débuté au dix-huitième siècle suite à l’amélioration des conditions sanitaires doit maintenant être absolument contrôlée. C’est à la fin du dix-huitième siècle que le taux de mortalité infantile a commencé à diminuer dramatiquement. En l’espace d’un siècle seulement, la population de la planète est passée d’un milliard d’individus à quatre milliards (chiffre de la fin des années soixante). Cette explosion démographique est la source même du capitalisme le plus brutal et de l’impérialisme européen des deux derniers siècles. Et c’est l’obstruction systématique des religions contre le contrôle des naissances qui en est directement responsable.

En contrôlant la sexualité des peuples, les religions créent la misère et la surpopulation.

En contrôlant la sexualité des peuples, les grandes religions fabriquent les pauvres comme les usines de saucisses fabriquent les saucisses : à la chaîne. Les grandes religions sont responsables de la misère humaine. Elles sont responsables de la surpopulation de la planète. Elles n’ont pas adapté leur discours à l’évolution démographique des derniers siècles. Par petitesse. Par intérêt égoïste. Par soumission aux exploiteurs et aux impérialistes. La planète est d’ores et déjà surpeuplée et pourrait bien mourir de surpopulation et de pollution dès lors que les pays plus pauvres chercheront à améliorer leur niveau de vie.

Le contrôle de la sexualité par les religions doit être interdit pour que l’Humanité survive. Tous les peuples de la terre doivent faire leur Révolution tranquille.

3 commentaires sur “Blogue 074 : Le contrôle de la sexualité par les religions crée la misère
  1. Pierre Marchand dit :

    En lisant ce blogue, on a l’impression que les interdictions de l’Église catholique en matière de contraception sont choses du passé. C’est
    peut-être vrai ici au Québec, mais pas ailleurs. L’auteur dit que c’est une misère qui subsiste encore des les pays musulmans d’aujourd’hui.
    C’est vrai, mais elle subsiste autant qu’avant dans les pays catholiques d’Amérique latine et d’Afrique.

  2. Alain Beauseigle dit :

    Je suis tout à fait en accord. Ils étaient 14 du côté de ma mère et quelle misère. 11 filles et 3 gars sur une terre ne crée pas la fortune. Heureusement qu’on a eu la révolution tranquille et l’accès à l’éducation au Québec pour nous sortir de cette misère. L’idée d’un musée de la misère catholique est fort intéressante.

  3. Crisd dit :

    Avec l’islamisation galopante de nos sociétés, on revient où on en était il y a quarante ans et même pire. Pauvres femmes! Non seulement elle seront à nouveau des incubateurs, mais en plus, des incubateurs voilés. Pôôôvres femmes!

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