Un pas vers la non-discrimination: le Conseil de l’Europe rejette l’“accommodement raisonnable”, Centre d’action laïque (Belgique), 2020-01-30.
Le 29 janvier 2020, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a rejeté une proposition de recommandation sur « la protection de la liberté de religion ou de croyance sur le lieu de travail » qui promouvait les accommodements raisonnables. La résolution sur le même sujet a été adoptée, mais sans aucune référence au concept d’accommodement raisonnable. Tous les amendements préparés par la FHE (Fédération Humaniste internationale dont le Centre d’Action Laïque fait partie) et ses partenaires, déposés par des parlementaires alliés, ont été adoptés par l’Assemblée.
Présentés comme une manière de garantir la liberté de religion et de croyance sur le lieu de travail, les projets de résolution et de recommandation visaient à introduire le concept d’« accommodement raisonnable de la religion ou de la croyance » dans le droit des Etats membres du Conseil de l’Europe. En d’autres termes, d’introduire une obligation d’« accommoder » les exigences des employés fondées sur une croyance religieuse.
L’« accommodement raisonnable » porte atteinte à l’égalité de tous les citoyens, et est susceptible de restreindre les droits fondamentaux d’autrui. Sous le prétexte de combattre la discrimination, il cherche à privilégier les revendications fondées sur des arguments religieux, créant de ce fait une inégalité entre les employés et augmentant les conflits, au lieu de les réduire. En outre, une obligation d’accommodement des revendications religieuses risquerait de mener à des menaces pour les droits sexuels et reproductifs des femmes, notamment l’accès à l’avortement sûr et légal et aux méthodes contraceptives, et aussi à davantage de discrimination des personnes LGBTQI.
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« Nous devons célébrer la suppression du concept d’accommodement raisonnable de la résolution qui a été adoptée aujourd’hui. C’est une victoire pour ceux qui protègent et promeuvent les droits humains des personnes vulnérables, y compris le droit des personnes sans religion de ne pas subir de discrimination du fait d’exemptions excessives en faveur des groupes religieux », a commenté Giulio Ercolessi, président de la FHE.
« L’accommodement raisonnable favorise les lectures de la religion les plus littérales et fondamentalistes, car il suppose qu’une certaine pratique religieuse doit être absolue et ne peut faire l’objet d’aucun compromis de la part du croyant, plaçant tout la charge de trouver un aménagement sur l’autre partie. Il incite à la division, contrairement aux principes humanistes de cohésion sociale et de droits égaux pour tous », a-t-il ajouté.
Une excellente décision et une victoire pour la laïcité. Les accommodements dits « raisonnables », constituent en réalité des privilèges religieux et ne sont pas du tout raisonnables.
Voir aussi :
- Le Conseil de l’Europe rejette la notion d’accommodement raisonnable, Union des Familles Laïques (UFAL), 2020-01-30.
Très bonne décisions merci de nous en informer Ce que les médias français se gardent bien de faire Ils ont avec la classe politique du mal à admettre ( pourtant ils le savent ) les dangers qui nous attendent avec l’islam politique C’est un peu triste de voir notre Laîcité bradée
La décision du conseil de l’Europe vient de donner un sérieux coup de main aux tenants de la loi 21 et une sérieuse gifle aux opposants qui contestent la loi en se déclarants discriminés. Cette décision va être présenté en cour pour défendre la vision québécoise égalitaire à la vision multiculturaliste et communautariste du Canada.