Tunisie: le président lance le débat sur l’égalité homme-femme pour l’héritage, AFP, L’Orient LE JOUR, 2017-08-13.
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a lancé dimanche le débat sur le sujet délicat de l’égalité entre femmes et hommes en matière d’héritage, jugeant que son pays se dirigeait inexorablement vers l’égalité « dans tous les domaines ».
Le chef de l’Etat s’exprimait à l’occasion de la « Fête de la femme » en Tunisie, qui célèbre tous les 13 août la promulgation en 1956 du Code du statut personnel (CSP), un texte qui a accordé plusieurs droits aux femmes et aboli la polygamie et la répudiation.
La Tunisie est depuis considérée comme pionnière dans le monde arabe en matière de droits des femmes, même si ces dernières continuent d’hériter généralement uniquement de la moitié de ce qui revient aux hommes, comme le prévoit le Coran.
« Mais il faut que nous disions que nous allons vers l’égalité entre eux [hommes et femmes] dans tous les domaines. Et toute la question réside dans l’héritage », […]
M. Caïd Essebsi a aussi annoncé avoir demandé au gouvernement de retirer une circulaire datant de 1973 et empêchant le mariage des Tunisiennes musulmanes avec des non-musulmans.
Mais la mosquée égyptienne Al-Azhar condamne cette initiative tunisienne :
Al-Azhar condamne les propositions tunisiennes sur l’égalité des sexes en matière d’héritage, Salomé Parent, La Croix, 2017-08-25
Dimanche 13 août, le président Béji Caïd Essebsi a annoncé vouloir mettre fin à l’inégalité entre les femmes et les hommes au moment de l’héritage.
Des paroles qualifiées de « violation flagrante des préceptes » de l’islam par la mosquée égyptienne Al-Azhar. […] Dans un communiqué, ils ont qualifié les propos de Béji Caïd Essebsi de « contraire aux enseignements de l’islam ».
La mosquée a réaffirmé sa volonté de « continuer à faire son devoir de transmettre le jugement de Dieu à tous les musulmans à travers le monde », conformément à ce qu’elle considère comme « son rôle dans la préservation de l’islam ». « Al-Azhar affirme son rejet de toute intervention politique dans les croyances des musulmans et la loi de l’islam » conclut le communiqué.
Abbas Shouman, l’adjoint du grand imam de la mosquée, s’est également fendu d’une réaction sur les réseaux sociaux, expliquant que l’inégalité entre les sexes au moment de l’héritage était clairement mentionnée dans le Coran.
Commentaire de Waleed Al-Husseini sur Facebook :
Encore une preuve formelle que cet institut [Al-Azhar] ne diffère pas des islamistes extrémistes. Et en France donc ? Il serait convenable que les musulmans prennent l’exemple de la Tunisie, et que les hommes désirant se marier avec une musulmane ne soient pas dans l’obligation de se convertir. L’une des raisons de l’accroissement des convertis est liée au mariage, et c’est ce qui plait aux islamistes pour maintenir le statu quo.
Je souhaite bonne chance au gouvernement tunisien, ce n’est pas encore gagné, mais je tiens à saluer le courage du président tunisien !
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