Tolérer l’intolérable, Lise Ravary, Journal de Montréal, 2016-08-28
Voilà que la GRC ajoute le foulard islamique à l’uniforme réglementaire féminin, copiant ainsi la police de Toronto, d’Edmonton, de Londres, de St. Paul au Minnesota ainsi que les forces écossaises, norvégiennes et suédoises.
La GRC n’avait pas vraiment le choix, ayant permis le turban sikh en 1990.
Vendredi, Éric Duhaime révélait à son émission de radio que cette décision, ainsi que l’appel du premier ministre Trudeau d’aller au-delà de la tolérance dans l’affaire du burkini, a mérité au Canada de chaleureuses félicitations via une publicité qui tourne en boucle sur la chaîne arabe al-Araby al Jadeed financée par le Qatar et dirigée par un Frère musulman.
Notre tolérance plaît aux intolérants.
Pas besoin d’être sociologue pour comprendre qu’un agent de la paix qui affiche sa religion va éventuellement se trouver en apparence de conflit d’intérêts. Mais au 21e siècle, l’ouverture à la diversité quelle qu’elle soit – et c’est là le problème – passe avant la neutralité de l’État.
Une bien triste nouvelle pour le Canada, un autre pas vers la normalisation de l’intégrisme religieux dans l’espace public. La GRC prétend que son approbation d’un uniforme avec hijab facilitera l’intégration des musulmanes. Non, au contraire, cela augmentera la présence et l’influence des intégristes qui refusent de s’adapter à la modernité.
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